Depuis 4 semaines, je vous parle de la place de la femme dans les oeuvres de fictions. Et c’est avec le Female Gaze que j’ai choisi de clore cette thématique passionnante. Ensemble, on a découvert l’impact qu’avait la présence de persos féminins badass sur notre société, les différents tests pour déceler le sexisme dans les fictions et on a fait un zoom sur le syndrome de la Schtroumpfette.

On ne peut pas parler de la place de la femme dans les oeuvres de fictions sans parler du Female Gaze et de la meuf génialissime qui l’a théorisé : Iris Brey.

Dans la première partie de cet article, on va définir et comparer Female Gaze et Male Gaze.

Bonne lecture !

C’est qui Iris Brey ?

Iris Brey c’est l’experte des représentations de genres et des sexualités dans les films et les séries. Elle écrit des critiques pour les Inrocks, enseigne à l’Université de Californie à Paris, était chroniqueuse dans l’émission Le Cercle d’Augustin Trapenard ou encore est membre du collectif 50/50.

C’est une femme française méga badass. Ces 3 livres sont hyper accessibles. Ils parlent de films et de séries qu’on connait et qu’on aime (Game Of Throne par exemple) Elle fait parti de ces auteures de livres féministes qu’on aime profondément lire. (Si ça vous intéresse, je glisse en bas de l’article les liens vers ces livres)

 C’est quoi le Female Gaze ?

Iris Brey définit le Female Gaze comme une façon de raconter une histoire qui met en avant l’expérience vécue par les corps. C’est être avec l’acteur-ice. Les personnages ne sont ni objectifiés, ni sexualisés.

Alors, sans surprises, le Female Gaze n’est absolument pas la façon de filmer la plus courante. C’est bien le Male Gaze qu’on retrouve le plus souvent.

Ce dernier a été théorisé par la britannique Laura Mulvey en 1975. Elle explique que le Male Gaze est un procédé qui use des codes de la *scopophilie et qui objectifie les corps (celui des femmes particulièrement).

*La scopophilie est un terme psychologique définit par Freud qui consiste a prendre du plaisir comme voyeur.

 Male Gaze vs Female Gaze

Iris Brey prend très souvent l’exemple du film de James Bond Die Another Day, dont voici l’extrait :

Iris Brey explique qu’il y a plusieurs clés du male gaze dans cet extrait. D’abord, il y a comment on voit. Pierce Bosnan regarde Halle Berry à travers des jumelles. Un sentiment de domination s’installe alors sur le personnage féminin car elle est vu sans savoir qu’elle est vu. Ensuite, il y a ce qu‘on voit. On découvre au ralenti des seins et une silhouette de rêve qui sortent de l’eau. Ici, le personnage de la James Bond Girl est objectifiée et sexualisée.

Si cette même scène appartenait au registre du Female Gaze, on aurait pu, par exemple, la filmer d’après le point de vu du personnage d’Halle Berry. Décrire cette même sensualité en se concentrant sur la chaleur du soleil qui caresse sa peau. Transmettre aux spectateurs-ices les sensations ressenties par le personnage. Halle Berry ne serait plus l’objet d’un désir, mais nous partagerait ces émotions. Le résultat serait peut-être même encore plus érotique !

 Les idées reçues sur le Female Gaze

Le Female Gaze c’est un truc de meuf.
Absolument pas ! Le Female Gaze c’est une façon de raconter une histoire. Le sexe du réalisateur-ice ne l’empêche pas de raconter une histoire sensible. Les hommes comme les femmes peuvent ne pas objectifier les corps. Il y a simplement plus de femmes qui racontent des histoires avec un point de vu qu’on qualifie de Female Gaze. Mais certains hommes l’utilisent aussi ! Par exemple James Cameron avec son Titanic complètement Female Gaze (qu’on décryptera dans la partie 2)

Le Female Gaze c’est un gage de qualité.
Alors, vraiment pas. Ça serait comme dire qu’un film tourné en 3D est forcément extraordinaire. Non, le female gaze c’est simplement une façon de raconter une histoire. Le réalisateur ou la réalisatrice peut tout à fait se planter!

Le Female Gaze censure l’art.
Non plus ! Le Female Gaze c’est explorer une nouvelle façon de faire de la fiction. Il y a de la place pour le Female Gaze et le Male Gaze. L’idée n’est pas d’éradiquer tout un pan de l’art, mais d’en découvrir un autre. D’avoir plusieurs façons de raconter une histoire. Comme le Female Gaze se focalise sur les sensations, forcément, ça va créer de nouvelles façons de filmer.

 A la semaine prochaine !

Je préfère couper ce thème en deux parties car je le trouve assez dense. J’aime bien l’idée que l’article du dimanche soir soit un zoom sur une facette de notre société. Un rendez-vous court où on aura appris quelque chose. Une chose.

Perso, j’ai beaucoup de mal à me lancer dans un livre, un film ou spectacle quand il est long. Alors, ces articles, c’est comme si je vous offrais un petit bout de ma concentration. Et puis, comme j’ai la mauvaise manie de toujours vouloir être le lendemain, quand les choses sont courtes je ne m’arrête plus. C’est comme si c’était toujours le lendemain, vous voyez ce que je veux dire ? Je prend parfois plus de plaisir à terminer quelque chose qu’à le vivre. Mais quand j’ai fini, je m’ennuie. Alors je recommence quelques chose. Mais si la chose en question est trop longue, j’arrive pas à la commencer. C’est pour ça que j’adore les Mussot. Les chapitres sont tellement petits que je les termine très vite. Je dévore ces romans en deux jours quand j’ai toujours pas terminé l’Ickabog de J.K. Rowling… Pleine de contradictions la petite dame !

Bref, tout ça pour dire que vous aurez la suite plus tard, et puis c’est tout.

À la semaine prochaine !
(j’ai hâte…)

Ecrit et illustré par @chanelmentie
Sources : Les couilles sur la table #56 / Les couilles sur la table #57 / TEDxChampsElysées
Biblio d’Iris Brey : Sex and the Series, le livre / Le regard féminin, une révolution à l’écran / Sex and the Séries, le documentaire / Sous nos yeux. Petit manifeste pour une révolution du regard